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11/05/2016

Je ris de me voir si bête en ce miroir

Hier, ma fille aînée me téléphone pour me rappeler que je dois aller chercher son fils à l'école.

Elle me signale au passage qu'elle a bien réfléchi à notre discussion. Elle s'est remise en question. Elle en a parlé avec une maman cool de l'école qui lui a expliqué ses propres difficultés et stratégies. L'une des armes de cette maman est de - employons les grands mots - "menacer" sa fille de ne pas pouvoir choisir elle-même les vêtements qu'elle va mettre le matin. Ma fille lui a répondu qu'elle ne voyait pas de quoi elle pourrait priver son fils qui le touche. Elle n'a pas dû y réfléchir bien longtemps. Moi j'en vois immédiatement plusieurs. Cette maman a aussi félicité ma fille de se préoccuper autant de son fils et de se remettre ainsi en question. Elle a tout à fait raison.

Me voilà toute ébaudie ! (C'est joli non "ébaudie" ?)  Ma fille a écouté mes remarques, qui plus est, sans s'offusquer, y a réfléchi, en a discuté avec d'autres. Je tiens quand même à m'assurer que j'ai bien compris. "Qu'est-ce que tu en conclus alors ?" - "Et bien, malgré tout, j'ai l'impression que je fais bien de lui expliquer toujours les mêmes choses. Autant de fois qu'il le faudra. De lui parler du mal qu'il me fait en m'énervant ainsi, etc"

Mon bref espoir, monté assez haut par le début de la conversation, est retombé brutalement alors qu'il était très modeste voir inexistant lors de la première discussion d'il y a tout juste une semaine, à propos de sa tolérance envers son fils. Je n'en ai rien montré. D'ailleurs en un quart de seconde je me suis reprise. "Donc, tu es sûre que tu fais bien ?" - "Tout à fait sûre, non, mais j'en ai quand même l'impression." - "Et bien, c'est bien, de toute façon, c'est à toi de trouver ta façon de faire."

Je dis que je me suis reprise, oui. Mais la déception m'a quand même poursuivie un peu. Sa tactique ne marche pas, mais elle croit quand même que c'est la bonne. D'autres personnes ont rassuré ma fille en lui disant qu'il ne faut pas toujours se torturer l'esprit. Les enfants ont des passades de ce genre. Ça ne va pas durer. Ce qui encourage ma fille dans sa "patience".

Puis j'ai ris de moi-même. Un peu jaune. Quel espoir avais-je nourri pendant quelques minutes ? Je pense qu'elle se leurre, mais je n'y peux rien. Je suppose que tout cela résulte de ce qu'elle a vécu dans son enfance qu'elle dit pourtant avoir été heureuse. Sauf le manque d'intérêt/amour de son père, ce qui n'est pas rien. Je retourne donc à mon retrait d'avant sa demande d'avis. Je ne regrette pas ma démarche. J'en ai parlé à la psy. Elle m'a dit : "Mais pourquoi ne pourriez-vous pas donner votre avis ? Surtout si elle le demande." Enrichis par les discussions qui ont eu lieu ici-même sur mon blog, j'en conclu, non que j'ai eu raison de le faire, mais que je n'ai pas eu tort pour autant. C'était finalement une réaction spontanée, naturelle, à une demande d'avis. Voilà, je fais comme ma fille. J'écoute les avis, j'y réfléchi et je conclu que j'ai "l'impression" d'avoir bien fait. Ha ha ha !