22/04/2016
La colère (2)
La psychanalyse est une forme de thérapie qui m'a toujours fascinée. Jamais pourtant je ne m'y serais engagée par moi-même. Trop long. Trop cher. Et fort décriée actuellement. C'est le hasard qui m'a emmenée sur ce chemin. Mon mari, lassé de ce qu'il appelle "ma maladie" (accumulation compulsive), m'a incité à consulter. J'en ai parlé à mon homéopathe qui m'a donné un nom. Sauf qu'elle ne m'a pas dit que ce n'était pas une psychologue, mais bien une psychanalyste. J'étais un peu désorientée, mais je me suis laissé guider par "le destin". Cette dame ne pouvait me recevoir et m'a donné le nom d'une collègue. Tant mieux car déjà au téléphone le courant n'est pas tout à fait bien passé. Elle s'était agacée d'une question que je posais sur sa pratique. Je suis donc maintenant "en cure psychanalytique" chez madame Blanche. C'est la formule consacrée.
La thérapie fait remonter un tas de choses. Je n'ignorais aucune d'elles, mais maintenant j'approfondis. Nous approfondissons devrais-je dire. Car il s'agit bien d'une interaction entre deux personnes, entre deux inconscients même.
Le blog, associé à cette thérapie, remue d'une autre façon les points sensibles, enfouis, "oubliés".
J'ai compris ce matin pourquoi, dans la discussion avec Captaine Lili, j'avais fait cette comparaison avec le viol plutôt qu'une analogie plus soft. C'est fascinant, en fait, ce que notre inconscient fait émerger à notre insu. Je ne me suis pas fait violer, non. J'ai "seulement" subi des regards paternels inadéquats. Ma sœur par contre, a été harcelée par lui, j'en ai déjà parlé sur mon blog. Voilà, Lili, si tu me lis, tu comprendras.
Nous avons donc parlé colère. Cette colère que je ne ressens pas ou rarement. J'ai toujours tendance à essayer de comprendre (sauf en ce qui concerne mon père, je n'y arrive pas) Je dépose ici cette colère. Je ne la ressens pas pourtant. Ce sont seulement des colères qui auraient été possibles si je ne les avais pas occultées.
Colère contre mon père d'avoir harcelé sexuellement ma sœur aînée.
Colère contre moi-même de n'avoir rien compris de ce qui se passait. De n'avoir rien tenté pour la soutenir.
Colère contre ma sœur de ne pas m'avoir avertie du danger que je courais.
Colère contre ma mère qui a laissé exister des situations à risque.
En écrivant tout ceci, je commence à comprendre pourquoi ma sœur s'en est mieux sortie que moi, psychologiquement parlant. Même si elle est alcoolique abstinente et un peu maniaque sur l'ordre et la propreté, elle n'a pas de névrose. Elle a su mettre sa vie "en ordre", faire le grand "nettoyage". Peut-être a-t-elle pu exprimer sa colère contre le mal qui lui a été fait. Un moment donné, elle a même dit qu'elle avait finit par pardonner.
11:06 Publié dans Anecdotes et réflexions diverses | Lien permanent | Commentaires (12)
Commentaires
Pardonner ça par contre je ne comprends pas ce sont des choses pour moi absolument impossibles à pardonner,tu sais mon vécu aussi ... Enfin je respecte je suis contente pour elle. Je ne me souviens pas que tu en aies parlé sur ton blog je pense pourtant avoir tout lu mais il faut dire que je suis la petite nouvelle.
Écrit par : Daisy | 22/04/2016
Je crois qu'il faut pardonner pour se guérir. Pardonner ne signifie pas oublier. Je crois que c'est plus une démarche envers soi-même qu'envers celui ou celle à qui on pardonne. Un pas vers la résilience. Je ne sais pas si je m'explique bien ...
J'en ai déjà parlé sur mon blog, mais il doit y avoir un certain temps déjà. C'était peut-être sur mon blog précédent ...
Écrit par : quantique | 22/04/2016
Oui, je comprends. Je sais ce que c'est que d'avoir des situations "anodines" pour plein de monde qui renvoient à quelque chose du passé qui nous a particulièrement agressés, blessés... En plus, tu es en plein processus de psychanalyse...
Bref, aucun souci de mon côté. Je te remercie d'avoir su dialoguer à partir de mes commentaires malgré tout.
Écrit par : captaine lili | 22/04/2016
Je suis contente d'avoir dialogué avec toi. Je t'avoue que j'ai failli ne pas le faire, je ne sais pas encore bien pourquoi. Par pudeur peut-être. Ou par peur de ... Mais cette discussion m'a permis d'éclairer certaines choses en moi. Quant à toi, te connaissant (un peu) je pense que tu feras au mieux suite à ces échanges. Bises !
Écrit par : quantique | 22/04/2016
Je suis sûre de n'avoir pas été dans le jugement mais dans l'envie de t'aider à analyser une situation (il m'a semblé que c'était l'objet de ton billet), et une situation qui certes m'étonne (ta demande de respect semble très forte face à la caissière alors que tu es capable d'attendre 3 lapins et de modifier ton emploi du temps dans tes ventes sur le bon coin... ça ne doit pas toucher la même corde sensible...) Cependant, j'ai été dans un raisonnement trop pragmatique et mal adapté à ton émotion, c'est évident. Donc oui, c'est sûr, je ferai désormais plus attention. C'est vrai qu'en général j'essaie plus de dire "je" que "tu"... et d'être plus dans la question... J'ai mal dosé, je crois que mon travail psycho-corpo m'amène à une manière de voir la vie que j'ai envie de partager mais qui pour l'instant me rend plus maladroite pour l'écoute et la nuance... Le dialogue entre nous me permet de comprendre cela, qui est une complication dans certaines de mes relations actuellement. Merci, donc. :-)
Écrit par : captaine lili | 23/04/2016
Tu as raison, le but de ma note était de tenter de comprendre et je te remercie d'avoir voulu m'aider. D'ailleurs, si ça n'a pas tourné comme tu l'espérais, j'en ai retiré des enseignements intéressants. Apparemment, tu as aussi appris quelque chose.
La différence entre les lapins et la caissière c'est que cette dernière avait un visage humain qui me regardait en face et me faisait des reproches. Rien de tel chez les lapins qui en plus étaient cachés derrière leurs écrans. :)
Des bises !
Écrit par : quantique | 23/04/2016
sacré passé la ptite quantike !
Écrit par : chloé | 22/04/2016
Hé oui ! Et tout ça est entassé quelque part ...
Écrit par : quantique | 23/04/2016
ça va être chaud quand ça va remonter ... TOUS AUX ABRiS !!
Écrit par : chloé | 24/04/2016
C'est alors qu'il y aura "péril en la demeure" au propre comme au figuré !!! Ha ha ha !
Écrit par : quantique | 24/04/2016
tu accouches de ton passé dans la douleur ! pas de péridurale pour ça....Mais je suis sure que ça te fait avancer et que tu vas comprendre le pourquoi et le comment de ce que tu es à présent..
J'y étais allée à reculons lors de ma dépression, j'avais peur de faire remonter des trucs glauques...et surtout, d'apprendre que je n'étais pas celle qui montrait un visage serein dans la vie courante.
c'est perturbateur quand même de faire ce chemin...Je ne voyais pas l’intérêt de m'infliger cela...
et puis, après une TS ratée, je me suis dit qu'il fallait plonger....sans masque, à nu....
Je sais que je ne suis pas allée au bout, car mon psy du moment a déménagé et je n'avais pas envie de tout recommencer...mais les quelques clés que j'ai reçues m'ont fait avancer très vite..
je n'ai pas tout résolu, je garde encore de la colère...mais c'est contre des gens qui sont morts...c'est con je sais, mais il me semble que si j'avais pu leur dire ce que je pensais à l'époque, la frustration serait moindre...
C'est pourquoi je te dis, continue, va au fond.....
PS : c'est intéressant l'histoire de ta soeur ....j'ai pas souvenir d'avoir lu son histoire....dans ton autre blog ??
ça me fait sourire quand tu dis qu'elle n'a pas de névroses !! qui n'en a pas !!!
bises quantique !!
Écrit par : chaourcinette | 23/04/2016
Merci pour tes encouragements. Si j'accouche, c'est bon, au bout il y a la délivrance ! :)
Je ne sais plus du tout si j'ai parlé de ma sœur dans ce blog-ci ou dans le précédent, ni dans quel contexte Je l'ai évoqué. Quand je dis qu'elle n'a pas de névrose, je veux dire, rien de handicapant.
Bises Chaourcinette !
Écrit par : quantique | 23/04/2016
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