23/09/2015
Dois-je en rire ?
Ma fille me téléphone tout à l'heure. Elle parle tout bas parce qu'elle est dans un magasin. Elle voudrait me demander un service. Non pas pour lui "sauver la vie", juste pour lui faire plaisir. Ce sont ses termes. Elle a un rendez-vous galant (d'autres auraient dit "un plan c**"). Elle a pris congé demain après-midi et voudrait s'acheter des vêtements. Pourrais-je lui prêter l'argent ? J'ai fait "Ah là là !" Elle a dû interpréter ma réaction comme une difficulté décisionnelle, alors qu'il s'agissait plutôt d'une difficulté quant à la façon de refuser. J'ai donc dit "non", du ton le plus doux possible, sans justification. Elle n'en a pas demandé d'ailleurs. Sa réaction : "Non ? Bon, ben je me débrouillerai alors. Et je verrai bien ce que je fais de ma demi journée de congé. Allez, au revoir. Bisous." Il y avait comme un sourire dans sa voix. Le sourire qu'on affiche pour masquer une déception. Je l'imagine là, dans le magasin, en train de se creuser la cervelle pour trouver un moyen d'acheter quand même les vêtements (ou sous-vêtements) qui lui font envie, sans se retrouver sans le sous à la fin du mois.
J'étais partagée entre la perplexité et l'envie de rire. La différence par rapport à sa demande de prêt pour partir en vacances, c'est qu'elle n'a pas argumenté comme elle l'avait fait à l'époque. Elle a seulement titillé la corde sensible du plaisir que j'allais lui faire. C'est un progrès, non ?
12:50 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (18)