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13/08/2015

"Ce n'est pas moi, c'est mon cœur ..."

Après une semaine passée chez moi, Bébichon est retourné au stage sportif. Hier, nous sommes allés le chercher car sa maman travaillait plus tard. Il était tout fier de nous expliquer qu'il avait appris à jouer au basket. Et quand sa maman est rentrée et qu'elle lui a demandé s'il s'était bien amusé, il a répondu qu'il avait eu une bonne, bonne, bonne, vraiment bonne journée. Alors sa maman lui dit :"Et bien ça me fait bien plaisir ! Et puisque tu t'amuses si bien, tu ne vas pas pleurer demain matin quand j'irai te conduire ? En effet, chaque soir, il dit qu'il s'amuse et malgré tout, chaque matin, il pleure pour ne pas y aller. Bébichon lui répond : "Mais ce n'est pas moi, c'est mon cœur qui fait ça tout seul !" C'est très touchant comme réponse, non ? N'empêche, qu'y a-t-il la derrière ?

Les monitrices disent à ma fille : "Ben oui, c'est le petit garçon à sa maman, hein !" Voyant sans doute la réaction de ma fille, elles ajoutent : "Il ne faut pas le prendre mal, hein !" Son amie avait utilisé le même genre d'expression quand Bébichon était difficile en vacances. Ça énerve pas mal ma fille. "Il faut croire qu'il y a quelque chose de vrai là-dedans", dit ma fille comme à regret. Mais l'admettra-t-elle suffisamment consciemment pour y faire quelque chose ? Son "il faut croire que ... " aurait avantage à se transformer en : "Elles ont raison."

Moi, je n'ai rien dit. Tout comme je me suis tue quand elle m'a raconté fièrement qu'elle avait bien négocié la veille avec son fils. Elle voulait qu'il prenne son bain tôt dans la soirée parce qu'après il serait trop fatigué. Il ne voulait pas. Malgré ses arguments, ma fille ne réussit pas à le convaincre. D'accord, dit-elle, alors tu te laves plus tard, mais tu le fais, même si tu es très fatigué. D 'accord ?" - "D'accord." La fin de la soirée arrivant, Bébichon refuse de se laver, malgré son accord préalable. Elle recommence à expliquer, à insister, à tenter d'obtenir son aval. Rien n'y fait. "Bon, dit-elle, alors tu te laveras demain matin, mais tu le promets ?" - "Promis !" Le lendemain, rebelote, Bébichon refuse de se laver. Elle lui rappelle sa promesse. Il rétorque que c'est toujours elle qui décide. Elle lui répond que non, puisqu'il était d'accord. Il finit par se laver. Ma fille était toute fière du résultat. Moi, je suis perplexe. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. Je trouve que ça va trop loin ces longues négociations dont elle est si fière. Je crois que sa grande fatigue et ses énervements proviennent, en tout cas partiellement, de toute l'énergie qu'elle met dans les discussions avec son fils. En plus, elle lui donne l'impression d'être quasi sur un pied d'égalité avec lui. C'est ce que j'entends quand il lui dit :"C'est toujours toi qui décides" et qu'elle ne lui répond pas qu'en effet, pour certaines choses, c'est elle qui décide, parce qu'à 5 ans, on est grand pour un tas de choses, mais quand même trop petit pour décider de tout. Ce qu'elle met en avant c'est qu'il a donné son accord. Et que ferait-elle s'il ne le donnait pas ?

Elle me parle d'éducation bienveillante. Elle ne jure plus que par ça. C'est un concept que je comprends. En théorie, je le trouve très correct. On y dit par exemple :"Il est possible de n'être ni un parent dominateur, ni un parent dominé..." Personnellement, je trouve que ma fille bascule trop souvent dans la 2ème catégorie. Un jour, je lui ai demandé si je pouvais lui dire quand je remarque quelque chose qui me semble inadéquat. Elle m'a répondu que oui, mais pas sur le moment. Malgré cela, je ne sais pas quand ni comment tourner la chose. Ni même s'il est utile que je m'en mêle. J'en suis à me dire qu'il faudrait que je le formule sous forme de question. Mais ça me semble tellement tordu de ne pouvoir ou de ne pas oser être plus directe. Je l'écris ici parce que ça m'aide à me frayer un chemin à travers mes propres pensées et états d'âme. Désolée si ça vous saoûle. C'est pour moi que je le fais. Mais vos réactions sont les bienvenues, bien sûr. Elles m'ont déjà aidées. Je crois que dans un premier temps, je vais un peu approfondir cette "éducation bienveillante" afin de voir comment ne pas être dominé par son enfant.