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21/07/2012

Retour de vacances brutal

Hier, je reçois un coup de fil de ma fille cadette. Elle a besoin d’un service. Elle a une petite voix. Elle me dit qu’il est arrivé quelque chose de grave et qu’elle a du mal à en parler. Je pense furtivement à son vieux chien, mais c’est bien pire. Sa collègue préférée est morte dans un accident de moto, au retour de vacances.

Je suis surprise et sous le choc. Elle me demande d’aller chercher Tifitou à la plaine de jeu et de le ramener chez elle, afin que son mari puisse l’accompagner pour aller faire ses adieux à sa collègue. Comme mon mari ne sera pas rentré à temps, j’appelle ma fille aînée. De toute façon, elle doit venir reprendre Bébichon qui est chez moi. Nous irons ensemble chercher Tifitou.

Après ce coup de fil, je pleure un bon coup. Je m’étonne d’être aussi touchée. Je connaissais à peine cette personne. Je ne l’avais vue que quelquefois. Certes, elle paraissait sympathique, mais surtout, ma fille en parlait avec tant tendresse dans la voix. Je crois que je pleurais aussi sur la mort en général. L’après-midi, je suis fatiguée, mais je n’arrive pas à me reposer pendant que Bébichon fait la sieste. Je m’applique à quelques vagues occupations, mais je tourne en rond plus qu’autre chose.

Après avoir été chercher Tifitou et l’avoir ramené chez lui, mon mari vient nous rejoindre. Nous attendons le retour de ma fille cadette et de son mari. Quand elle rentre, mon bisou est plus appuyé que d’habitude. Ses joues sont chaudes, comme fiévreuses. Elle a mal à la tête d’avoir beaucoup pleuré. Nous parlons un peu des circonstances de l’accident. De la façon dont elle l’a appris. Elle ira à l’enterrement mardi et se désole de ne pouvoir être accompagnée par son mari qui ne peut pas annuler un RV professionnel. Ma fille aînée lui propose de l’accompagner, mais elle ne veut personne d’autre que son mari.

Ensuite, ma fille aînée anime la conversation. Elle parle des copines d’école primaire qu’elle a recontactées par facebook. Ce qu’elles sont devenues, enfants, familles recomposées, graves problèmes psychiatriques pour l’une d’elles, etc. Elle avait complètement cadenassé sa page facebook à cause de XY. Mais elle a rouvert certaines informations. Ma fille cadette trouve que c’est une bonne chose. Elle participe à la conversation, mais au bout d’un moment, je me demande si elle ne préfèrerait pas être tranquille, en silence, seule. Moi, à sa place, je me dirais que toutes ces histoires de facebook & cie sont bien dérisoires. Je lui demande si tout ce qui se discute en ce moment l’intéresse. Elle répond qu’elle s’en fout. Elle a déjà tellement pleuré qu’il vaut peut-être mieux qu’on parle de tout et de rien. Ma fille aînée, que j’ai plus ou moins interrompue dans son bavardage, se dit perturbée par mon intervention.

Ce matin, au réveil, le triste événement me revient à l’esprit. J’imagine la peine de ma fille quand elle se réveillera, elle aussi. Je la ressens en moi. Puis je pense aux enfants de sa collègue, 19 et 23 ans et j’imagine un instant ce qu’a dû ressentir son mari quand la moto a glissé, à 2 km de la maison, après un long trajet, au retour de vacances. Il se sera levé, indemne, et près de lui, il aura découvert sa femme qui ne répondait pas, qui ne lui répondra plus jamais. Elle aura pour toujours 48 ans…

Et j’ai pleuré…

Commentaires

.... Ton dernier paragraphe m'a fait monter les larmes....

Écrit par : Melle KTS | 21/07/2012

Éponge comme tu es, c'est normal !
Bisous.

Écrit par : quantique | 21/07/2012

"elle aura toujours 48 ans" ... tain ouè

Écrit par : chloé | 22/07/2012

Quand ça arrive à une personne de notre "entourage" (ici: une collègue de ta fille, même si tu ne la connaissais pas), ça nous touche beaucoup plus que quand ça arrive à un parfait inconnu et que nous lisons cela dans le journal. Oui, imaginer la scène, c'est horrible.

Écrit par : Plumes | 22/07/2012

Je n'aurais probablement pas été aussi touchée s'il s'était agi d'une collègue moins proche de ma fille. C'est vraiment l'amitié qui la liait à cette personne qui a provoqué cette grosse émotion en moi.

Heureusement d'ailleurs que chaque événement dramatique ne nous affecte pas au même point. Il vaudrait mieux alors ne pas lire ni écouter les infos. On passerait son temps à pleurer...

Écrit par : quantique | 22/07/2012

glissière de sécurité? si le pilote se relève indemne, comment est-ce possible que la passagère ait autant souffert? j’essaie parfois de me blinder en regardant les chutes sur circuits pour me dire qu’on peut s’en relever, mais je n’y crois pas. j’espère mourir dans mon lit :)

Écrit par : chaos | 29/07/2012

Je n'ai pas plus de renseignements. Je suppose qu'il suffit de mal tomber, atterrir sur une bordure ou je ne sais quoi comme obstacle. se briser la nuque.

Moi, je n'ai aucune préférence pour mourir. J'aimerais quand même mieux ne pas trop souffrir avant de passer de l'autre côté...

Écrit par : quantique | 29/07/2012

"Elle aura pour toujours 48 ans" ça me fait monter les larmes aux yeux... Des bisous, Quantique

Écrit par : Symphonie2 | 05/08/2012

Des bisous, Sympho2 !

Écrit par : quantique | 05/08/2012

Les commentaires sont fermés.