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18/02/2012

Première rencontre

Ma fille est arrivée au centre MIR avant l'heure. Quand elle a commencé à sortir ses affaires de la voiture, elle a aperçu  XY qui émergeait de la sienne. Lui qui est toujours en retard, cette fois, il a fait en sorte d’être là avant elle, pourquoi si ce n'est pour la déstabiliser ? Il ne devait venir que 20 minutes plus tard, tout étant organisé pour qu’il ne se retrouve pas en présence de ma fille. Elle a vite baissé les yeux pour ne pas croiser son regard, quand tout à coup elle a entendu une petite voix lui dire bonjour. Le petit xy était là, planté devant elle, alors qu’il ne devait pas assiter à cette première rencontre. Il en avait été convenu ainsi. La psychologue lui a fait remarquer qu’il devait se tenir aux accords. Elle trouvait toutefois que le fait d’amener son fils aîné n’était pas si grave. XY aurait invoqué une raison que ma fille n’a pas voulu entendre. “Non, a-t-elle répliqué, ce n’est pas grave, c’est juste qu’il ne respecte jamais ce qui a été convenu. Et une bonne raison, il en trouvera toujours une pour faire à sa manière à lui. Si vous le laissez faire, il aura toujours gain de cause. “

J’espère que ses agissements figureront dans le rapport. J’ai suggéré à ma fille d’insister pour que ce soit bien noté.  Mon mari a même rajouté qu’il faudrait que ces rapports soient envoyés au fur et à mesure, avant qu’il n’embobine la dame et la mette dans sa poche (ou dans son lit, tant qu’à faire, c’est une méthode éprouvée), en faisant sa tête de pauvre papa qu’on veut faire passer pour un mauvais.

Bref, ma fille, toute tremblante, a eu droit à ses 20 minutes avec la psychologue, avant de devoir passer dans la pièce à côté, en laissant Bébichon. Il a pleuré pendant 5 à 10 minutes, selon ma fille. Elle a fait de même, de l’autre côté de la cloison. La psy lui dira par la suite qu’il s’était réfugié dans ses bras à elle (alors qu’il ne l’a vue qu’une fois auparavant). Ensuite, ça s’est mieux passé. XY a fait des photos et a changé ses couches. Changer des couches qui venaient de l’être, cela pourrait paraître anodin. Ne connaissant pas le zigotto, on pourrait voir là une prise de contact avec l’enfant. Un geste de soin, de tendresse. Mais la psy ajoute : “Monsieur a dit qu’il sentait le pipi”. Cela a mis ma fille encore plus en rage. Elle croit qu’il a fait ça pour montrer à la psy qu’il savait s’occuper d’un petit enfant. Se mettre en valeur, ça c'est important pour lui. Moi, j’y ai vu plutôt, ou aussi, une façon de critiquer, de tenter de mettre ma fille en défaut d'hygiène. C’est tout à fait son style.

Un quart d’heure avant la fin de la séance, la psy est venue demander si ma fille voulait voir le petit xy. Elle a acquiessé. Elle a rencontré un enfant devenu grand et … gros. Il mange des frites chaque soir. Alors que XY clame encore et toujours qu’il élève seul son gamin, l’enfant raconte que son papa s’en va tous les soirs en le laissant tout seul. Enfin, pas tout à fait seul, puisqu’il reste avec la dame dont XY m’avait dit qu’elle allait retourner en France où elle avait quelqu’un (communication téléphonique du 31 octobre dernier) et surtout qu’elle n’était pas sa “compagne”, mais une “amie”, ce qui m’avait bien fait rire puisqu’elle même disait le contraire à ma fille.

Le petit garçon, tout raide, les bras ballants, le regard fuyant, a l’air de tout sauf d’un enfant épanoui. Elle l’a embrassé. Il s’est laissé faire sans toutefois répondre à l’étreinte. Elle lui a dit qu’il lui manquait et qu’elle l’aimait. Il a répondu : “je sais”, en regardant de côté. Elle lui a pris le visage entre les mains pour qu’il la regarde, en répétant qu’elle l’aimait. Il l’a regardé entre ses paupières toutes plissées. Ils ont parlé de sa vie, de ses copains, de l’école, de Tiouane et Titou qui parlent encore de lui parfois. Elle lui a donné le jouet qu’elle lui avait acheté tout spécialement et qu'elle avait heureusement laissé dans sa voiture, même si elle ne devait pas voir l'enfant cette fois-ci. Il semblait très content. Au bout d’un moment, elle lui a dit que s’il avait des questions à poser, il pouvait le faire. Il en avait une : “Tu fais quoi avec Bébichon ?” Le cœur de ma fille s’est serré. Quand on sait que son père lui a dit que Bébichon l’avait remplacé dans le cœur de ma fille et qu’elle n’en avait plus rien à faire de lui, on peut imaginer toute la détresse de ce petit garçon de presque 8 ans, non seulement d’avoir dû être séparé de ma fille, mais d’avoir été “remplacé”. La question "Tu fais quoi avec Bébichon" n'est-elle pas une vérification des paroles de son père ? Fait-elle avec Bébichon ce qu'elle faisait avec lui ? Elle lui a donc raconté ses journées. Il a posé des questions sur les jouets avec lesquels Bébichon jouait, sur ce qu’il regardait à la télé. Ma fille a ajouté - ce qu’elle avait déjà fait lors de la rupture - qu’il n’avait rien à voir avec la séparation, qu’il n’en était pas la cause, et qu’elle aimerait bien le revoir.

17/02/2012

Demain, la rencontre !

Mercredi, ma fille est allée au centre MIR où XY doit rencontrer Bébichon. Elle avait demandé de pouvoir assister à l’entrevue, mais cela lui a été refusé, le but étant de favoriser l’intimité entre le père et le fils. On peut le comprendre. Mais ma fille stressait de laisser son fils dans un milieu inconnu, face à un inconnu, même s’il est son père, et sous la surveillance d’une psychologue, elle aussi inconnue pour l’enfant. Il a donc été décidé qu’elle irait avec lui rencontrer cette dame et se familiariser avec l’endroit. Cela s’est très bien passé. La psy a joué avec lui et il lui a même tendu son doudou. C’est ce qu’il fait quand il se sent en confiance et qu’il a envie de communiquer. Ma fille s’est éclipsée un moment. Il n’a pas pleuré et a même continué à jouer. Samedi, quand la rencontre aura lieu, elle pourra à nouveau rester dans la pièce avec son fils et la psychologue pendant 20 minutes. Ensuite, elle devra s’en aller dans une salle d’attente et XY pourra voir son fils pendant 40 minutes. La psychologue l’a assurée que s’il pleurait trop,  elle lui ramènerait l’enfant.

Je trouve que c’est organisé avec pas mal d’humanité. Je n’ai plus de crainte à cet égard.

Pour la suite, je m’efforce d’être confiante, de visualiser un Bébichon souriant et serein et d’invoquer l’univers : que tout se passe le mieux possible pour l’avenir à long terme de Bébichon.

09/02/2012

Dur, dur ...

Ma fille a beaucoup de mal ces jours-ci. Elle se réveille le matin, l’angoisse au ventre. Tous les jours, elle se demande si elle va tenir. Tous les jours, elle se lève quand même. Tous les jours, elle est tendue de la tête aux pieds. Tous les jours, elle rassemble ses forces pour aller travailler, malgré son envie de tout laisser là. L’idée de perdre son travail et par conséquence, son appartement, font qu’elle trouve suffisamment d’énergie pour faire ce qu’il y a à faire.

Samedi dernier, elle est allée au centre où elle va devoir déposer Bébichon samedi prochain, pour qu’il rencontre l’inconnu qui est son père. Elle a expliqué à l’enfant qu’il allait bientôt voir son « papa ». Dur pour elle de devoir prononcer ce mot, mais elle sait qu’il le faut. Je lui ai suggéré de lui montrer aussi des photos, mais ça, elle n’en est pas encore capable.

Elle est occupée à revoir sa position sur le fait qu’elle ne veut plus jamais revoir XY. Elle voudrait être là lors de la rencontre. D’une part, pour que Bébichon ne soit pas brutalement seul, face à un inconnu. Mais aussi, et je ne sais pas ce qui est prioritaire dans son esprit, dans l’espoir qu’en sa présence, il ait davantage tendance à l’agressivité et montre ainsi son vrai visage au personnel chargé d’établir un rapport. Il faut savoir que lors de son entrevue avec les 2 jeunes psychologues femmes qui l’ont interrogée afin de cerner la situation, elles l’ont fait parler, posé des questions. Ce n’est qu’au bout d’un bon moment qu’elles l’ont informée avoir déjà rencontré l’ « homme » et que dans ses propos, il n’y avait aucune animosité à l’égard de ma fille. C’est ce qu’il aura dit pour « faire bien ». Il semble à ma fille qu’au moins l’une d’entre elles pourrait facilement se laisser manipuler. Toute psychologue qu’elle soit, elle n’en reste pas moins femme et apparemment très (trop ?) « gentille ». Cible idéale pour XY, qui pourra déployer son jeu de victime qu’il maîtrise parfaitement.

Mais en fait, elle ne sait plus si les choses ont été organisées en tenant compte du fait qu’elle avait déclaré ne plus vouloir de contact avec XY, ou si c’est la règle. Je rajouterais que peut-être lui aussi devrait être d’accord qu’elle soit présente. Il faut qu’elle se renseigne.

Hier soir, j’avais trouvé ma fille plus détendue. Elle me dit qu’elle reste stressée à tout moment de la journée, mais que parfois, c’est moins sensible. Son travail lui permet aussi de se concentrer sur d’autres choses. Et puis il y a son seul et unique collègue, qui lui apporte un certain apaisement, à l’aide de paroles pleines de bon sens et de religion musulmane.