04/05/2016
Bébichon ne veut pas s'habiller
Avant, la galère matinale de ma fille, c'étaient les réveils aux aurores de Bébichon. Il se levait vers 5 h, voire la nuit. Il la rejoignait dans son lit et l'empêchait de dormir par ses gigotements. Tout ceci est du passé depuis quelques mois déjà.
La nouvelle galère, c'est d'obtenir qu'il s'habille. Longtemps ma fille l'a habillé elle-même. Maintenant qu'il a enfin appris à le faire tout seul, elle doit se battre chaque matin pour obtenir qu'il le fasse. Soit il refuse, soit il a quelque chose à faire avant, soit il ne répond même pas et continue paisiblement à jouer. Régulièrement, elle m'explique comment il l'a encore exaspérée. Au point que par deux fois, elle lui a donné une claque, ce qu'elle a regretté immédiatement après. D'ailleurs, cela n'a servi à rien. Une autre fois, après l'habituel clash du matin, elle lui a refusé le portable pour jouer dans la voiture sur le trajet vers l'école. Je lui demande alors pourquoi elle ne lui dit pas d'avance que s'il ne s'habille pas il n'aura pas le portable. Elle me répond qu'elle ne veut pas utiliser la menace. La "menace" ?! Un bien grand mot pour dire que si l'enfant ne fait pas si ou ça, ben il y aura des conséquences. Non, elle n'aime pas le système des récompenses et des punitions. Ah bon ! Ben alors, je ne sais pas moi. Puisque le dialogue qu'elle applique ne sert à rien, je n'ai pas de solution sous la main. Je ne me tracasse plus non plus. Quelques jours plus tard, elle lui a dit qu'elle l'emmènerait à l'école en pyjama s'il ne s'habillait pas. Je l'ai taquinée : "Rhooo, tu l'as "menacé" ? Il s'est exécuté un peu plus rapidement. Mais apparemment, elle n'a pas continué dans ce sens.
Hier, la coupe était sans doute près du débordement, car elle s'est mise à en parler, parler, parler au téléphone. Jusqu'à souhaiter que je voie comment ça se passe pour pouvoir lui dire ce qu'elle ne fait pas bien. Ah ? En quelque sorte, elle me demande mon avis ? Pour une fois ! Je ne suis pas super Nanny, mais sans même avoir vu la scène, je sais quand même que ma fille est beaucoup trop ... je ne trouve pas le mot. Trop patiente, complète-t-elle. C'est ce qu'elle dit souvent. "J'en ai de la patience avec lui !" En même temps, elle doute, parce qu'elle se rend compte qu'elle s'énerve quand même beaucoup et fort. Je cherche le mot qui convient. Surtout ne pas dire "laxiste" car c'est le mot que ma fille cadette avait employé un jour et qui ne lui avait pas plu du tout. Je dis alors qu'elle est trop tolérante. C'est moins négatif et assez juste, je crois. Elle réagit : "C'est sûr que je suis trop tolérante par rapport à ce que je supporte". Moi catégorique : "Non, tu es trop tolérante tout court !" C'est osé, mais je sens qu'aujourd'hui, je peux. "Sur une échelle de 1 à 10, tu es disons à 9,5". Elle rit : "Non, à ce point-là ?" - "Oui, bon, j'exagère un peu, mais quand même. Moi je trouve que c'est beaucoup trop de devoir demander 25 fois la même chose chaque jour (C'est elle qui cite le chiffre). Après disons 3 fois, il faut qu'il obtempère. Sinon, il faut faire quelque chose pour qu'il le fasse. Quoi, ça, je ne sais pas. Les éternelles explications du pourquoi il faut être à l'heure et pourquoi il faut s'habiller ne fonctionnent pas. Elle lui explique aussi que son attitude entraîne pour maman de l'énervement et des douleurs physiques. Il n'en a cure. Pourtant il comprend, me dit-elle. Oui, je suis sûre qu'il comprend, mais quand il est dans l'opposition, il s'en fout. Je pense qu'elle le considère trop comme un petit adulte et qu'il est trop jeune pour réagir de manière logique. Il y a tous les enjeux du pouvoir, des limites à découvrir, du jeu de l'amour. Les menaces, les punitions, elle n'en veut pas. Qu'est-ce qu'il reste ?
07:53 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (59)