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23/04/2016

La colère (3)

L'anecdote que je vais raconter ici est sans importance. Elle fait partie de tous les micro-événements que chacun connaît au cours d'une journée. L'important dans ce fait, c'est l'analyse de l'émotion qu'elle provoque en moi.

Lorsque j'ai ouvert mon blog, mon mari le lisait de temps en temps. Puis, rapidement, de moins en moins. Et enfin plus du tout. Ma part "raisonnable" comprenait que cela ne l'intéresse pas. Mais quelque part, j'étais déçue. J'y livre mes états d'âme, mais ça ne l'intéresse pas ... En colère ? Non, ça ne se fait pas, n'est-ce pas ?

Ce matin, exceptionnellement, je lui demande d'en lire une note ainsi que les commentaires. Pour me faire plaisir, il lit la note en question. Je devrais sans doute déjà être contente. Il lit le premier commentaire, puis s'exclame :"Je ne vais pas continuer, dis ! C'est long !"

Je ne réponds pas. J'aurais pu insister gentiment (d'autres l'auraient fait) : "Ça te prendra quelques minutes !" j'aurais pu le lui reprocher (d'autres l'auraient fait) : "Tu pourrais faire un effort pour moi!" Ou alors sur un ton enjôleur (d'autres l'auraient fait), j'aurais pu susurrer : "Allez, s'il te plaît, pour me faire plaisir !" Mais moi, bien sûr, je ne vais pas demander qu'on s'intéresse à moi si ce n'est pas spontané, si je sens de la réticence. Donc, je laisse tomber. Je ne montre pas l'impact que sa réaction a provoqué en moi. Ce n'était pas disproportionné comme avec la caissière, mais c'était là. Je quitte la pièce, l'air de rien. Il doit quand même avoir capté quelque chose car il me lance un petit mot gentil. Je reviens quelques minutes plus tard pour voir s'il n'a pas quand même continué la lecture. Ben non. Il est sur son site favori de voitures de luxe. C'est sûr que ça fait rêver davantage ...

Je ne sais pas exactement ce que j'ai ressenti à la suite de ce manque d'intérêt. Si c'était de la colère, je l'ai complètement étouffée. Alors était-ce du dépit ? De la tristesse ? Un peu des deux je crois. Je me suis penchée un peu sur les types d'émotions (primaires et secondaires) et pense avoir compris que le dépit est un dérivé, une émotion secondaire de la colère. La déception, je ne sais pas. Est-ce de la colère, de la tristesse ? Si quelqu'un sait, ça m'intéresse. Il semblerait qu'il faille la trouver pour pouvoir la vivre.

Petite ou grande colère, il faut qu'elle arrête de se cacher derrière d'autres émotions. Il faut que je la traque, que je la débusque, qu'elle éclate au grand jour !