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30/06/2020

Trahison et résilience

Les échanges avec Chloé m'ont amenée à repenser au rejet dont j'ai été victime quand j'étais petite et que je raconte ici. En effet, l'histoire n'est pas finie.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée sans revoir Myriam. Des mois sans doute. Je n'ai plus été invitée, mais un jour je lui ai écrit. Et elle m'a répondu. Et puis on s'est revues. Nous avions 11 ans je crois. Nous étions assez grandes désormais pour nous rendre l'une chez l'autre en transport en commun. Plus besoin des adultes pour nous conduire.

Lors d'une promenade, je lui ai reparlé de sa "trahison". Je n'ai pas utilisé ce terme, mais c'est bien ce que j'avais ressenti. Elle m'a répondu qu'il lui était impossible de mentir longtemps à sa mère. J'ai accepté cette explication, d'autant plus que je me sentais toujours confusément "coupable".

À l'adolescence, nos contacts se sont espacés. De plus en plus. Ensuite les mariages, les enfants, l'éloignement des domiciles, la vie quoi ! Et finalement, nous sommes restées très longtemps sans plus avoir aucun contact. C'est elle qui un jour m'a téléphoné. Peut-être bien 10 ans plus tard ou même plus. Quelle surprise ! Et quelle joie de constater qu'elle avait désiré me retrouver !

Depuis, nous nous voyons épisodiquement. Un jour, je lui ai reparlé de cette affaire. Ce n'était pas pour lui faire des reproches. Nous étions seulement en train de parler de ses parents qu'elle critiquait d'ailleurs pas mal, surtout sa mère. Elle me révéla que cette évocation ne la rendait pas fière d'elle. Cet aveu fut pour moi un véritable baume sur une plaie mal cicatrisée.

Maintenant, nous sommes amies sur facebook et c'est là qu'il y a quelques jours, il s'est passé quelque chose de spécial pour moi. Elle avait publié un texte d'un ami qui expliquait pourquoi, par respect des autres, il portait un masque anti-corona. Visiblement, cet ami en avait ras-le-bol d'être traité de trouillard à la botte des gouvernements corrompus face à une pseudo-pandémie (thèse complotiste). Un autre de ses amis vient lui dire, poliment et convivialement, qu'il a raison d'utiliser son libre-arbitre, mais que lui, au contraire, ne porte pas de masque parce qu'il a une bonne immunité et qu'il ne contamine personne. Je lui fais remarquer qu'il pourrait être asymptomatique et quand même transmettre le virus à des gens dont l'immunité est moins bonne que la sienne. Du coup, il m'incendie. Il me conseille impérativement "d'ouvrir les yeux et les oreilles" et me traite de "mouton masqué et craintif par rapport à l'autorité". Et brusquement, il passe du vouvoiement au tutoiement avec cette phrase : "Renseigne toi, et ne commente pas des propos de gens éveillés." !!!???

Evidemment, je rétorque. Poliment, comme d'habitude. Je ne ne discute pas du fond du problème. J'ai bien compris que ce n'est pas la peine. Il fait partie des complotistes purs et durs. Et virulents qui plus est. Je lui fais seulement comprendre que je connais la thèse à laquelle il adhère. Mais je lui parle surtout de son manque de respect, de la liberté qu'il revendique pour lui-même et qu'il me dénie, de son tutoiement intempestif, impératif et significatif par rapport à la supériorité dont il se pare vis-à-vis de moi, etc.

Au moment où j'envoie mon commentaire, je constate que Myriam est déconnectée depuis quelques minutes. A-t-elle quitté facebook par hasard juste avant l'attaque ? Ou a-t-elle voulu sciemment s'en éloigner ? Ne pas s'en mêler ?

Quelques minutes plus tard, je vois que quelqu'un est en train d'écrire un commentaire. Je me dis ça y est, le gars est en ligne et il me répond. J'attends impatiemment. Il doit réfléchir ou écrire un long texte car ça dure, ça dure ...

Puis soudain le commentaire apparaît. Ce n'est pas le gars. C'est Myriam ! Elle s'est reconnectée et a pris ma défense. Elle a dû peser ses mots vu le temps qu'elle a mis pour écrire. Elle déclare être tout à fait d'accord avec moi, quant au caractère irrespectueux et virulent des propos de son ami. Et elle utilise par trois fois les termes "mon amie Quantique". Sa réaction m'a émue au point que les larmes me sont montées aux yeux.

C'est étonnant que cela se passe au moment où je repense à et raconte cette histoire de trahison enfantine. J'ai l'impression que c'est comme une réparation, une résilience. Merci Myriam !

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27/06/2020

je suis triste pour picolo :(

Picolo doit doubler sa quatrième année primaire. Etant donné la situation particulière du confinement et le travail que nous avons fourni par skype, lui et moi, pendant 7 semaines, au rythme de 6 jours par semaine, j'espérais que l'école considèrerait qu'il peut passer en 5ème. Et bien non ! Mais le pire : il est le seul de sa classe ! Comment va-t-il ressentir les choses ? Va-t-il se sentir nul ?

Bien sûr, même si c'est dur sur le moment, même s'il perd ses copains, même s'il est le seul recalé, cela peut lui être bénéfique par la suite. Enfin, "pourrait" devrais-je dire, car selon moi il y a un gros soucis. Ma fille m'explique au téléphone toutes les raisons invoquées par le conseil de classe et le bénéfice d'un redoublement. Bien, bien ! Un moment donné elle s'exclame : "J'espère que du coup il va prendre conscience et s'y mettre." Je lui réponds que je n'y crois pas. Cette expression de "prendre conscience", elle me l'avait déjà servie il y a peu, un jour (un de plus) qu'elle en avait marre que son fils n'en fasse qu'à sa tête : "Tu vois, moi je lui explique, j'essaie toujours de lui faire prendre conscience." Aurais-je dû lui suggérer que si une même méthode pratiquée pendant 10 ans ne marchait pas, il fallait peut-être envisager d'en changer ? En tout cas, cette fois-là, je me suis tue. Et ici, elle s'exclame : "En tout cas moi, je n'ai pas le courage de me battre pour le faire travailler à la maison." J'ai pris l'habitude d'en dire le moins possible qui puisse la mettre en cause, mais là, c'est sorti tout seul : "Tu sais, si tu n'arrives pas à résoudre ce problème-là, ça n'ira jamais. Peut-être que l'année de son redoublement se passera mieux, mais dès la 5ème, il sera à nouveau perdu."

Elle s'est tue un moment. Moi : "Je suis désolée si c'est brutal, mais c'est ce que je pense." - "Oui, mais j'ai eu assez de chocs émotionnels ces derniers jours !" Un blanc. "Bon, je vais te laisser, je suis arrivée chez mon client." Je sens bien que je l'ai bousculée et qu'elle préfère arrêter la conversation. Un nouveau blanc. Elle recommence à parler quand même. Notamment de la formation psycho-motivo-machin-chose (en fait ça s'appelle "soyez extraordinaire") qu'elle suit et qui porte apparemment ses fruits. Le froid se dissipe. Nous continuons à parler encore un peu. Je l'encourage à intégrer les chocs émotionnels récents qu'elle a subis pour en faire des opportunités de travail sur soi, etc.

Voilà ! Je peux me taire souvent, mais cette fois, je n'ai pas pu. Je n'ai même pas essayé. Et je ne sais pas si c'est  toujours une mauvaise chose. Parfois, l'absence de spontanéité de ma part me pèse ...  

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23/06/2020

les bêtises impardonnables

À la suite des derniers échanges avec Chloé, j'ai repensé à l'impact négatif que les parents de mon amie d'enfance ont eu sur l'image que je me faisais de moi-même et dont je n'avais pas conscience avant ma thérapie.

Je me suis liée d'amitié avec Myriam en 2ème maternelle. Nous fréquentions une école catholique. Pour ses primaires, ses parents l'ont changée d'école pour la mettre dans un lycée. Le niveau y était meilleur, disaient-il. Déjà là, je me demande si je n'ai pas ressenti une dévalorisation. C'est le sentiment qui me vient en l'écrivant. J'étais dans une moins bonne école. Ma propre valeur en était donc diminuée.

À la demande de Myriam, ses parents et les miens se sont arrangés pour qu'on continue à se voir régulièrement. Nous habitions dans la même commune, c'était donc facile. Elle venait de temps en temps chez moi, mais le plus souvent c'est moi qui allait chez elle.

Ils louaient une fermette à la campagne et j'ai passé là d'excellents moments avec mon amie. Liberté, complicité, aventure ...

Un jour, en accrochant ma veste au portemanteau, mon pied a malencontreusement cogné les bouteilles déposées juste en-dessous. L'une d'elle s'est cassée et tout le contenu s'est répandu dans la pièce. La mère était très énervée. Moi, très gênée. Quelle bêtise incommensurable !

Un autre jour, ou peut-être le même, nous avions été autorisées à jouer dans le grenier. En me déplaçant, tout simplement et normalement, une des lattes du plancher a cédé sous mon poids. Myriam a proposé de dire que c'était elle qui l'avait fait. Il faut croire qu'elle savait l'incident moins grave venant d'elle que de moi. Le fait est qu'ils ne l'ont pas engueulée. Le soir, elle m'a demandé d'aller fermer les volets. Pour cela, il fallait sortir de la maison. J'ai senti quelque chose qui se tramait et je suis revenue sur mes pas en catimini pour entendre mon amie avouer à sa mère que c'était moi la responsable du plancher brisé. La réflexion de sa mère : "Décidément, elle ne fait rien de bon !" Personne n'a donc pensé que la planche était pourrie ?

Une autre fois, nous étions allé faire du vélo dehors avec une autre amie à moi, qui était là pour la journée. Nous n'avions que 2 vélos pour 3. J'ai donc pris Marie-Christine sur mon porte-bagage. Je roulais derrière Myriam qui tout à coup a freiné, je ne sais pas s'il y avait une bonne raison. À cause du poids, je n'ai pas réussi à m'arrêter à temps et j'ai embouti son vélo. Résultat : un ou deux rayons cassés. Nouvelle bêtise impardonnable ! Encore une fois, pour me protéger, mon amie a voulu s'accuser elle-même. Cette fois, je n'ai pas entendu qu'elle me balançait. Mais le soir - nous étions déjà au lit - son père m'a fait me relever. Il m'a interrogée sévèrement sur la façon dont s'était passé l'accident. J'ai maintenu la version convenue, coûte que coûte. En plus de faire des bêtises, j'étais donc aussi une menteuse. Il est devenu menaçant, a levé la main. La mère a retenu la gifle d'un mot.

Le lendemain, on m'a reconduit à la maison. J'avais 10 ans. On ne m'a plus jamais invitée. J'étais bannie ...

 
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