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22/01/2016

Se sentir vivant

Blanche m'a demandé quand je me sentais vivante. J'ai répondu : "Quand je suis à la maison de retraite." Parce que ce que je donne là a une valeur qui n'a pas besoin d'être quantifiée et qui est pourtant réelle. Mon "travail" n'est pas jugé, jaugé, évalué comme c'est le cas dans le milieu du travail (40 ans de ma vie) ou à l'école (13 ans de ma vie). Je ne dois pas me justifier. On ne me demande pas d'être rentable, concurrentielle. Je ne suis pas classée : première, deuxième, dernière ...

Il y a d'autres moments où je me sens vivante. Par exemple, quand je me cogne et que j'ai très mal. Quand je m'étrangle et que, pendant quelques instants, je me demande si je vais retrouver ma capacité respiratoire ou si je vais y rester. Parce qu'à ces moments-là, je sens tellement bien que je ne suis pas morte. En revanche, quand j'avais un mal de tête lancinant (je peux parler au passé, quelle joie), je ne me sentais pas vraiment vivante. Ni morte d'ailleurs. Plutôt vivotante, comme entre parenthèses.

Mais en fait, il y a beaucoup d'autres moments vivants. Ils sont souvent furtifs. Il faut parfois les retenir dans la conscience. Ou les créer. Les appeler à soi. Se dire là tu te promènes avec tes toutous. Pas la peine de réfléchir à autre chose. Sens comme tu respires, comme tes muscles te font bouger, comme le ciel est beau, comme la nature est incroyable. Et là tu te détends et tu vis vraiment, avec ton corps, tes émotions et pas que dans ton mental.

Ceci dit, ça doit être difficile pour les personnes qui souffrent de douleurs importantes et envahissantes. J'ai la chance de ne pas être dans ce cas. Merci, merci, merci !